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Le patrimoine culturel immatériel

®M. Boutin

L’art de vivre en Haute-Provence s’inscrit dans une tradition de solidarité et de partage. Empreinte de saveurs et couleurs du terroir, la culture de Haute-Provence est faite d’influences alpines et provençales qui ont façonné les traditions et les savoir-faire transmis de génération en génération.

Le Provençal,
lengo nostro

Dans cette Haute-Provence rurale, le provençal était parlé au quotidien, aux champs, au café, sur la place et dans les familles. On y a pratiqué cette langue occitane jusqu’au milieu du siècle dernier. Ce parlé qui chante, avec son accent du Midi, fait ainsi partie intégrante de l’héritage patrimonial de la Haute-Provence. Porté par les associations, des bénévoles et des ambassadeurs à l’échelle locale ou régionale, le provençal renaît depuis une trentaine d’années.  Le conseil régional l’a officiellement déclaré langue régionale et le Parlement français a inséré dans la Constitution un article affirmant que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.  On les redécouvre dans des émissions de radio ou de télévision, sur les indications routières comme pour affirmer une identité à laquelle on n’est pas prêt de renoncer. Des actions sont entreprises pour promouvoir, dans les écoles, ce patrimoine linguistique qui, bien qu’il ne soit plus « vivant », demeure une richesse à part entière.

®M. Boutin
Char
©Emmanuel-Roux

Le Corso de la Lavande

Chaque année, pour le premier dimanche du mois d’août, Digne-les-Bains fête la lavande avec son célèbre corso. Cette grande fête populaire est l’une des plus importantes manifestations de la région.

Né en 1929 pour valoriser la petite fleur bleue, le Corso de la Lavande restera fidèle au thème retenu pour sa première édition. Digne arbore alors fièrement son titre de « Capitale de la lavande ». La conception et la confection des chars avec des milliers de fleurs en papier crépon, nécessitent des heures de travail que des bénévoles passionnés accomplissent chaque année. Grâce à eux, les traditions sont préservées et sont partagées avec des milliers de visiteurs. La manifestation est organisée par le Comité des fêtes de Digne-les-Bains qui propose, en parallèle des défilés de jour et de nuit.

Depuis 1921, une foire destinée à primer les producteurs, la Foire de la Lavande, est organisée au cours de ce même mois.

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La Bélugue des Sièyes et le Quadrille sisteronais

Comme quelques autres, ces deux groupes œuvrent à la conservation du patrimoine folklorique de la Haute-Provence. Au son du fifre et du tambourin, les musiciens font danser la farandole, danse provençale par excellence, mais aussi le rigodon qui vient du Dauphiné. Vêtus de costumes traditionnels, les danseurs et musiciens, adultes et enfants, sont familiers des habitants de Haute-Provence et séduisent les visiteurs lorsqu’ils s’élancent sur les places des villes et des villages. Il n’est guère de fêtes, dans les environs de Digne et de Sisteron, qui ne s’ouvrent sans la « Bélugue » ou le « Quadrille ». Ces groupes folkloriques rappellent aussi l’importance du lien social dans la société traditionnelle où la fête et la danse permettaient d’entretenir la cohésion de la communauté villageoise.

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L’étoile de Saint-Vincent

Au XIXème siècle, les orfèvres dignois eurent l’idée de sertir des fossiles « porte-bonheur » d’or ou d’argent pour en faire des bagues, broches ou pendentifs.

Les crinoïdes peuplent le fond des mers depuis près de cinq cent millions d’années. Ils font partie de la grande « famille » des échinodermes tout comme les oursins et les étoiles de mer. On trouve aujourd’hui ces étranges animaux dans toutes les mers du globe à des profondeurs variant de 100 à 3000 mètres. Leur squelette calcaire articulé leur permet de s’orienter dans le sens du courant pour filtrer les particules nutritives contenues dans l’eau de mer. On retrouve fréquemment des fragments de leur squelette fossilisé sur le territoire du Géoparc de Haute-Provence, notamment sur la colline de Saint-Vincent, car les crinoïdes vivaient déjà dans les mers du Jurassique, en particulier les Pentacrines. Ces éléments, en forme d’étoile à cinq branches finement ciselées, ont toujours fasciné les hommes.

®HPi-BA

Cuisine et gastronomie

La cuisine de Haute-Provence a les couleurs et les saveurs de son terroir. C’est une cuisine sincère et authentique, aux influences méditerranéennes, provençales et alpines. Elle s’appuie sur des traditions, des produits de qualité et des savoir-faire qui se transmettent de génération en génération.

La fougasse à l’anchois, les pieds-paquets de Sisteron, le nougat noir, la soupe au pistou sont quelques exemples des traditions culinaires du territoire et sont fortement identitaires.

Les producteurs, les restaurateurs, les acteurs publics et économiques se sont mobilisés ces dernières années pour défendre une alimentation saine avec des produits locaux, frais et naturels bons pour la santé et l’environnement. On les trouve sur les marchés typiquement provençaux de Digne, de Sisteron ou d’Aiglun et dans tout le territoire.

La transhumance

Terre de liens et de passages, la Haute-Provence est parcourue par les troupeaux depuis des siècles voire des millénaires. La transhumance est une pratique pastorale étroitement liée à la géographie et au climat méditerranéen. Elle s’explique par la proximité entre des parcours de faible altitude et l’estive de montagne. La gestion des ressources naturelles est à la base du système transhumant. Tout en perpétuant l’exploitation ancestrale des alpages, les éleveurs et bergers ont adapté leurs pratiques aux évolutions : gestion des troupeaux et de la ressource, précautions sanitaires, entretien des paysages, préservation de la biodiversité des pelouses… la transhumance doit aujourd’hui affronter de nouveaux défis, notamment le changement climatique et le retour des grands prédateurs.

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